L'Ecole Buissonnière. [Pv Okajima]

"Sachez que tous ce qui est dans ce manuel vous sera utile pour vos examens, Milady alors s'il vous plait, soyez un peu plus attentive."

Cela faisait déjà trois bonnes heures que son précepteur l'enquiquinait avec ses cours. Soit-disant qu'avoir 19 ans et commander une ville n'était pas une raison pour ne plus étudier. Une dame se devait d'être cultivée pour mieux comprendre et bien analyser les conversation lors de banquets ou de réunions. Tout cela pour évidemment tourner un sujet en son avantage.
Ça, elle voulait bien l'admettre, c'était le B.A.Ba... Mais venait faire des cours de comptabilité là dedans ? Elle était Lord, ce n'était à pas elle d'aller surveiller les chiffres ! Et puis les maths, c'était un peu sa cryptonite...

Sans donner la moindre réponse, elle se contenta de diriger son regard vers son professeur quelques instants. Cette remontrance lui était tombée dessus pour avoir observé par la fenêtre d'un air rêveur. Il faisait si beau ce jour là, il était tellement triste de perdre un temps précieux à subir le bourdonnement incessant que produisait la voix de ce vieil homme aigri. Depuis combien de temps il pouvait bien être dans ce château ? Mieux, depuis combien de temps était-il sur cette planète ?!
Il était tellement vieux...
Malicia le soupçonnait d'avoir était là lorsque le Lord Mephisto avait découvert ce monde...

Une heure passa encore, pendant que le professeur s'obstinait à faire rentrer un peu de savoir à la jeune Lady. Mais ce ne fut que vaines tentatives étant donné qu'elle avait l'esprit focalisé sur un sujet beaucoup plus passionnant qui était de savoir quel âge pouvait-il bien avoir...
Finalement, elle finit par craquer. Elle se leva sous le regard médusé de l'homme.

"Il faut que j'aille aux chiottes..."

"Ce n'est pas digne d'une Lady de dire pareilles choses !!"

"Ah oui... euh... 'Je dois aller me repoudrer le nez' ! C'est bien ça qu'il faut dire, non ?"

Elle ne lui laissa même pas répondre qu'elle avait déjà filé hors de la pièce. Bien sûr, elle ne voulait pas du tout aller au toilette, la seule chose qu'elle envisageait était de fuir le plus loin possible. Mais où ?
La jeune Albinos serait allée par réflexes voir son père, mais le souvenir de l'avoir entendu dire qu'il avait des affaires urgentes à régler, lui rappelait qu'il valait mieux le laisser tranquille. Malgré le fait qu'il lui avait donné son rôle de Lord, il avait jugé qu'elle était encore trop jeune et immature pour endosser toutes les tâches que ce rôle imposait. Même si elle aurait dut se vexer, elle lui en fut très reconnaissante, ne se voyant pas endosser tout le travail alors qu'elle n'avait pas encore la vingtaine.

Par dépit, Malicia sortit dans la cour intérieur du château. Il y avait quelques servants qui prenaient leur pause ou des partisans qui profitaient du beau temps. Tout était plutôt calme et relaxant, arrachant un léger sourire à la demoiselle. Elle se serait bien laissé aller sur la pelouse pour faire une sieste ou juste savourer la chaleur du soleil.
Le risque en faisant cela, était que son professeur ne retrouve très rapidement et la ramène à la torture des mathématiques. Non, il fallait qu'elle trouve un autre endroit et une autre occupation.

Par chance, une silhouette qu'elle connaissait apparut un peu plus loin. Était il là en coup de vent ou pour souffler ? Dans tous les cas, Malicia s'approcha de lui en trottinant, essayant de dissimuler la joie de le voir. En tant que Lord et se devait de ne pas se montrer trop familière avec les subalternes, mais cela était plus que difficile lorsque l'on savait qu'il s'agissait de son majordome.
Si son professeur avait était là, il aurait sortit un truc dans le genre "Les employés ne sont là que pour vous servir, il ne faut jamais les considérer comme des amis, sinon ça montrerait une faiblesse dans votre autorité..." et blablabla...
Mais elle se moquait bien de ce qu'il pouvait dire, elle était maître de ses décisions.

"Rassures moi, tu n'as rien d'important à faire, Sosen ? J'aimerais bien aller en ville, mais tu sais bien que je n'ai pas le droit de m'y rendre toute seule. Tu peux venir avec moi ?"

Elle regarda Okajima avec un petit air taquin, parfaitement au courant qu'elle risquait de se faire remonter les bretelles si on apprenait qu'elle séchait ses cours. D'ailleurs, elle espérait que sa présence ici n'était pas justement pour la ramener à sa séance de torture. Patiente, elle attendit de voir ce qu'il en pensait, tout en espérant qu'il allait accepter de l'accompagner...

[vala, j'espère que ça conviendra, ça fait un bail que j'ai pas joué Malicia, je tâtonne un peu sur sa personnalité ^^]

[J'adore ♥ ^^ T'inquiète pas.]

Ce fut avec un grand soulagement que Malicia vît Okajima sourire. Lorsqu'il était comme ça, c'était qu'il allait indubitablement accéder à sa requête ou au moins, ne rien lui reprocher.
Ce qu'il lui dit laissa perplexe la demoiselle quelques secondes. Penchant légèrement la tête sur le côté, elle réfléchissait aux conséquences. Sécher les cours pour mieux trainer en ville, rater l'occasion de s'ennuyer en restant en compagnie de son majordome, risquer de se faire remonter les bretelles par son père en échange d'une belle journée ensoleillée ...
Il n'y avait pas à douter, sa décision était prise.
Avec un grand sourire amusé, elle répondit en haussant les épaules, prenant un ton léger.

"Tant pis, je prends le risque d'être une inculte dans l'art de calculer. Ce n'est pas une grande perte je m'en remettrais... Et en ce qui concerne mon père, il ne me reprochera rien..."

Son sourire s'élargit lorsqu'elle mentionna son père. Aussi strict qu'il pouvait être, face à elle, il ne se montrait jamais trop sévère. Elle était sa petite fille chérie après tout. Cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas joué à cela, mais elle était certaine qu'en faisant une bouille d'enfant triste, quitte à verser quelques larmes de crocodile, elle pourrait même se passer de ces cours stupides sur les maths. Fallait pas déconner quand même, elle avait toujours était très consciencieuse et travailleuse, des petits écarts par-ci par-là n'allait pas la condamner à une vie d’analphabète.
Eh oui, elle était peut-être à la veille de ses 20 ans, il n'empêchait qu'elle savait encore très bien faire l'enfant gâtée.

Jetant un rapide coup d'oeil dans la cour pour vérifier que son précepteur n'était pas à sa recherche, elle put se rassurer. Il était évident qu'il n'avait pas encore percuté qu'elle s'était fait la malle.
Il valait mieux pour l'albinos de partir vite du château avant qu'il ne comprenne enfin le pot aux roses.
Faisant un signe de tête amicale à Okajima, Malicia prit donc la direction de l'entrée de l'édifice pour commencer sa journée de sèche.

Il ne fut pas rare de croiser en chemin, quelques visages surprit, se demandant sûrement pourquoi trainait-elle dans les couloirs au lieu de travailler ou s'occuper dans quelque chose de plus... urgent. Surtout que voir le colosse en sa compagnie symbolisait souvent qu'elle devait faire une 'inspection' ou des conneries du genre.
Non, ce jour là, elle l'avait décidé: Ce serait détente totale. Et oui, pas de problèmes ni de rapports à faire suite à sa sortie, il s'agissait juste de prendre l'air, se mêler à la foule, et se reposer.

Bien sûr, avec leurs dégaines, ils allaient probablement être repéré dès le début. Mais heureusement, Malicia avait ce jour là, revêtu qu'une tenue simple, sans chichi ni frivolités. Une chemise et un pantalon léger. La seule chose qui allait la trahir serait ses cheveux, mais il lui suffisait de se les attacher en chignon et étrangement, ça faisait passe partout. A croire qu'elle n'était connu que pour sa dégaine militaire avec ses mèches libres.
Une veine pour elle, il semblait que pour Sosen, malgré sa carrure reconnaissable, il avait tendance à se rendre fréquemment en ville, aussi le croiser n'avait rien de surprenant.

Non vraiment, rien ne pouvait clocher, tout était parfait.
Lorsqu'ils arrivèrent à la grande porte, elle se retourna vers lui et, s'assurant encore une fois que personnes n'étaient trop près d'eux, demanda -tout en profitant de cet arrêt pour s'attacher les cheveux-.

"Est-ce que tu connais quelques endroits sympa à visiter ou se poser ? Tu es bien plus souvent dehors que moi... Du moment que ce n'est pas une maison close, je suivrais le mouvement... je pense."

Attentive, Malicia écouta en silence le programme d'Okajima. Une armurerie puis une visite à la taverne... Oui, cela ne semblait pas une mauvaise idée.
Elle était curieuse de voir un peu la vie des petits gens en jouant les incognitos. Bon, elle n'était pas dupe, elle savait que sa mentalité risquait de la trahir si jamais elle faisait des manières. Il allait falloir qu'elle fasse extrêmement attention à ne pas réagir de manière à se faire remarquer. C'était plutôt difficile étant donné qu'elle n'était jamais réellement naturelle quand elle trainait dans le château. Ah, si seulement les gens savaient quelle mentalité effrayante elle pouvait avoir quand on ne la regardait pas.
Malicia ne put s'empêcher d'afficher un léger sourire à cette pensée. Amusant... vraiment amusant.

Se ressaisissant, elle leva la tête vers son majordome et hocha la tête pour approuver ses idées. Très bien, elle allait le suivre.
Plutôt motivée, elle sortit, empruntant la grande porte, et se glissa à l'extérieur. La route dallée était désert étrangement. Probablement une heure de repos pour tous. C'était l'occasion rêvé pour filer en douce.
S'assurant que Sosen était là, elle prit la direction du village. Il n'y avait pas longtemps à marcher, à son grand regret. Elle aimait tellement se promener et prendre l'air que les petits trajets la déprimait.

Ils ne leur fallut que quelques minutes pour rentrer dans la ville. Malicia avait, durant le chemin, regardé avec intérêt les alentours, profitant que le ciel était dégagé pour admirer les reflets du soleil, faisant briller les pierres sculptées du château. Vraiment sublime à voir...
Lorsqu'ils arrivèrent donc à destination, Malicia resta perplexe un moment, soudain un peu hésitante, puis se reprit, se tournant vers Okajima.

"Bien, nous y sommes. C'est toi le guide, je te suis."

[feignasse ! XD]

Okajima avait finit par amener la miss Rogue a destination, dévoilant un petit magasin aux allures effritées et miniature. Elle ne put s'empêcher d'être sceptique. Était-ce vraiment ici que se trouvait le forgeron tant renommé ?
Malgré ses connaissances de la ville et de ses forges, elle n'avait pas mémoire d'avoir entendu parler du lieu. Essayant de déchiffrer le nom sur l'enseigne, elle oublia la présence de son majordome et resta perplexe en lisant "Jackson & Jackson". Non, elle ne connaissait pas cet endroit.
Sa curiosité finit par l'emporter et, sûre d'elle, entra dans le bâtiment afin d'en savoir un peu plus.

L'intérieur était aussi sombre et poussiéreux qu'à l'extérieur. Une incroyable impression d'abandon et d'oppression se faisait sentir. Si quelqu'un lui avait dit qu'un drame avait eu lieu et qu'elle était à présent hanté, elle l'aurait cru sans sourciller.
Sans compter que les armes entreposer sur les mur ou dans des rangements, avait tout d'un semblant de salle de tortures... En bref, rien de folichon.
Mais passé cette impression macabre, les yeux expert de Malicia repérèrent quelques armes plus récentes que les autres et des lames finement ornées de gravures ou de parures qui passeraient inaperçu pour n'importe quel individus basiques.
Cependant, après observation, elle se rendit vite compte que malgré l'âge de quelques unes, certaines ressemblaient beaucoup à des épées que possédaient les hommes au château. Le créateur vivait ici ?!

L'albinos s'approcha d'un des murs poussiéreux et se planta devant une étagère contenant un florilège d'armes de combats, surprise de voir le meuble ancien tenir sous leurs poids.
Il y a avait de tout, des lames de toutes les tailles, des haches simples ou doubles, des masses basiques ou à pointes ou encore des Hallebardes de toute beauté.
Elle resta cependant scotchée devant une rapière lui rappelant quelque chose... Ces gravures... Cette élégance... Une sentiment l'envahit lorsqu'elle réalisa ce qui clochait. Elle se sentit alors vexée de voir cette lame manquant d'entretien et qui méritait bien plus que de finir bêtement à rouiller sur une étagère poussiéreuse.

Lorsqu'un homme sortit de l'arrière boutique pour saluer Okajima, elle ne put s'empêcher se retourner pour toiser l'individu. Il avait beau avoir fait les armes des soldats du château, le manque de respect des armes anciennes entreposée ici en guise de décoration l'horripilait. Elle n'entendit pas ce qu'ils se dirent mais lorsqu'ils regardèrent de son côté pour voir ce qu'elle faisait, ses iris rouge foudroyèrent l'homme. Peut-être comprit-il la raison de son agacement s'il connaissait son identité, si ce n'était pas le cas, ce qu'elle dit par la suite, ne put que le lui faire comprendre.

"Comment osez vous délaisser ces armes qui ont pourtant vécu tellement d'années ? Pourquoi avez vous la même rapière que mon père ?! J'espère pour vous que ce n'est pas une vulgaire imitation, mais bien sa soeur, sans quoi je serais contrainte de vous la confisquer... Par ailleurs, si elle est authentique, ne la laissait pas prendre poussière, c'est insultant !"

Malicia serra les poings et continua de dévisagea l'homme, une boule se faisant dans son ventre. Elle admirait tellement son père qu'elle n'envisageait pas que l'on puisse, et cela même de loin, lui porter atteinte. Que se soit en l'insultant ou en délaissant une arme similaire à celle que porter constamment le Lord à sa hanche. Combien de fois l'avait-elle vu la brandir fièrement, rien que pour voir son regard briller d'admiration. Depuis toute petite, elle s'était mise à aduler les armes, celle de son père étant pour elle, la plus belle d'entre toutes.

Elle devait paraître bien hautaine et petite garce en parlant de la sorte, mais cela lui importait peu, elle avait l'âge de raison et avait déjà choisi son camp: celui de son père. Peu importe ce qui pouvait se passer, elle le suivrait. Elle était même capable d'agir dans son dos pour décider d'elle même des décisions à prendre pour que cela aille en la faveur du lord.
Attendant une réponse, elle resta fixe, toisant le vendeur ou forgeron, se demandant bien comment allait-elle s'en occuper. L'oublier ou le punir, telle était la question qu'elle se posait actuellement...

[et valaaaa]